Petite mise en garde pour les personnes fragiles ou soumises à de bonnes grosses doses d'hormones, je suis cash dans mes propos. C'est ma manière de faire. Je sais que je choque souvent les parents mais je sais aussi que du coup, ils se souviendront de moi quelque part au fond d'eux quand ils seront dans des situations dangereuses. J'espère ne pas trop te choquer par cet article, ou du moins le faire dans le bon sens.
Tout comme pour la cigarette ou la drogue, on nous répète à tort et à travers qu'il est interdit de boire pendant la grossesse. Il y a même de jolis petits pictogrammes sur les bouteilles de bière et d'alcool en général, tu sais ? INTERDIT !
Ah on est fort pour ça, interdire. Mais pourquoi c'est interdit au fait ? C'est comme les limitations de vitesses, on se prend une prune si on nous surprend une coupe à la main ?
Concrètement, la nature est ainsi mal faite que l'alcool traverse la barrière du placenta et va directement dans le sang de bébé. Et comme bébé n'a pas encore un foie mature, il peut même pas avoir mal aux cheveux comme un lendemain de cuite, il prend directement tout dans ses petits organes en formation.
Alors oui, des fois il ne se passe rien. Tati Giselle elle picolait comme un trou et tous ses enfants ont fait l'ENA (on en à tous des comme ça).
Et puis des fois, cela déclenche ce qu'on appelle un SAF. Un Syndrôme d'Alcoolisation (ou alcoolisme) Foetale.
On apprend à reconnaître le SAF physiquement d'abord.
En gros (et c'est parfois flagrant), ton bébé peut ressembler à ça :
C'est ce qu'on appelle une dysmorphie. A cause de l'alcool, le bébé ne se formera pas correctement. On retiendra la microcéphalie (une petite tête), des oreilles basses, des petits yeux largement écartés, pas de petite vague sous le né, une lèvre supérieure inexistante et une petite mâchoire.
Et tu imagines bien que si ça affecte son physique, ça affecte aussi son cerveau. Déjà que pour nous, quand on est bourrés, c'est pas beau à voir alors sur un cerveau en formation...
Je te donne en vrac :
Retards mentaux en pagaille, difficultés d'apprentissages, problèmes de concentration, de coordination, d'équilibre, retards de croissances, problèmes de vue ou d'audition...
Bon, on est d'accord, plus tu bois de l'alcool, plus le foetus est soumis à l'alcoolisation et pire c'est. Donc c'est vrai, si tu as pris une cuite en tout début de grossesse et plus une goutte après, il y a de fortes chances pour que ça n'ait rien fait à ton bébé.
Prudence est Mère de Sûreté dit-on (et j'adore cette expression, je vois toujours une maman qui s'appelle Sûreté appeler sa fille Prudence à table) (pardon, je m'égare).
Parce que le plus dur dans cette histoire, c'est que ça ne se voit pas toujours à la maternité. Parfois on s'en rend compte des années plus tard. C'est extrêmement dur à diagnostiquer. Parce que si on n'a pas connaissance de l'alcoolisation (et les mamans s'en vantent peu on peut le comprendre), il n'existe pas d'examen qui puisse prouver qu'il s'agit d'un SAF. Ce n'est pas génétique. On ne peut pas étudier un caryotype pour s'en assurer. Alors on a des doutes. On se pose des questions.
Et c'est bien dommage, parce qu'un SAF diagnostiqué permet de proposer un suivi adapté, une aide pour l'enfant et pour sa famille, afin de l'aider à grandir avec ce handicap dont il n'est pas responsable.
Alors si j'ai trois conseils à te donner aujourd'hui c'est :
1) PAS D'ALCOOL PENDANT LA GROSSESSE. Nada. Keutchi.
2) Si tu as un problème avec l'alcool (et ça peut arriver) (et ça doit être bien difficile) parles-en absolument avec ton médecin avant ou pendant ta grossesse pour essayer de trouver avec lui des solutions pour préserver ton bébé (et te préserver toi, par la même occasion).
3) PAS D'ALCOOL PENDANT LA GROSSESSE.
Voilà.
Bisous !