mercredi 28 juin 2017

Si je bois pendant ma grossesse, il se passe quoi ?

Petite mise en garde pour les personnes fragiles ou soumises à de bonnes grosses doses d'hormones, je suis cash dans mes propos. C'est ma manière de faire. Je sais que je choque souvent les parents mais je sais aussi que du coup, ils se souviendront de moi quelque part au fond d'eux quand ils seront dans des situations dangereuses. J'espère ne pas trop te choquer par cet article, ou du moins le faire dans le bon sens. 

Tout comme pour la cigarette ou la drogue, on nous répète à tort et à travers qu'il est interdit de boire pendant la grossesse. Il y a même de jolis petits pictogrammes sur les bouteilles de bière et d'alcool en général, tu sais ? INTERDIT ! 

Ah on est fort pour ça, interdire. Mais pourquoi c'est interdit au fait ? C'est comme les limitations de vitesses, on se prend une prune si on nous surprend une coupe à la main ? 

Concrètement, la nature est ainsi mal faite que l'alcool traverse la barrière du placenta et va directement dans le sang de bébé. Et comme bébé n'a pas encore un foie mature, il peut même pas avoir mal aux cheveux comme un lendemain de cuite, il prend directement tout dans ses petits organes en formation. 

Alors oui, des fois il ne se passe rien. Tati Giselle elle picolait comme un trou et tous ses enfants ont fait l'ENA (on en à tous des comme ça). 

Et puis des fois, cela déclenche ce qu'on appelle un SAF. Un Syndrôme d'Alcoolisation (ou alcoolisme) Foetale. 

On apprend à reconnaître le SAF physiquement d'abord. 

En gros (et c'est parfois flagrant), ton bébé peut ressembler à ça : 



C'est ce qu'on appelle une dysmorphie. A cause de l'alcool, le bébé ne se formera pas correctement. On retiendra la microcéphalie (une petite tête), des oreilles basses, des petits yeux largement écartés, pas de petite vague sous le né, une lèvre supérieure inexistante et une petite mâchoire. 

Et tu imagines bien que si ça affecte son physique, ça affecte aussi son cerveau. Déjà que pour nous, quand on est bourrés, c'est pas beau à voir alors sur un cerveau en formation... 

Je te donne en vrac : 

Retards mentaux en pagaille, difficultés d'apprentissages, problèmes de concentration, de coordination, d'équilibre, retards de croissances, problèmes de vue ou d'audition... 

Bon, on est d'accord, plus tu bois de l'alcool, plus le foetus est soumis à l'alcoolisation et pire c'est. Donc c'est vrai, si tu as pris une cuite en tout début de grossesse et plus une goutte après, il y a de fortes chances pour que ça n'ait rien fait à ton bébé. 

Prudence est Mère de Sûreté dit-on (et j'adore cette expression, je vois toujours une maman qui s'appelle Sûreté appeler sa fille Prudence à table) (pardon, je m'égare). 

Parce que le plus dur dans cette histoire, c'est que ça ne se voit pas toujours à la maternité. Parfois on s'en rend compte des années plus tard. C'est extrêmement dur à diagnostiquer. Parce que si on n'a pas connaissance de l'alcoolisation (et les mamans s'en vantent peu on peut le comprendre), il n'existe pas d'examen qui puisse prouver qu'il s'agit d'un SAF. Ce n'est pas génétique. On ne peut pas étudier un caryotype pour s'en assurer. Alors on a des doutes. On se pose des questions. 

Et c'est bien dommage, parce qu'un SAF diagnostiqué permet de proposer un suivi adapté, une aide pour l'enfant et pour sa famille, afin de l'aider à grandir avec ce handicap dont il n'est pas responsable. 

Alors si j'ai trois conseils à te donner aujourd'hui c'est : 

1) PAS D'ALCOOL PENDANT LA GROSSESSE. Nada. Keutchi. 

2) Si tu as un problème avec l'alcool (et ça peut arriver) (et ça doit être bien difficile) parles-en absolument avec ton médecin avant ou pendant ta grossesse pour essayer de trouver avec lui des solutions pour préserver ton bébé (et te préserver toi, par la même occasion). 

3) PAS D'ALCOOL PENDANT LA GROSSESSE. 

Voilà. 

Bisous !


lundi 26 juin 2017

Si je fume pendant ma grossesse il se passe quoi ?

Attention, cet article n'a pas pour vocation de juger. On te rabache toute la journée que tu ne dois pas fumer pendant ta grossesse, bouh, c'est pas bien ! Je sais que tu le sais. C'est plus fort que toi. On y est dépendant à ces petits machins. Je le sais bien. En revanche, j'ai vu trop de mamans qui n'étaient pas du tout préparées aux conséquences du tabac ou des joints sur leur grossesse. Je ne vais pas te parler de ce qu'on lit dans les livres, d'études ou de pourcentages à la con. Moi je vais te parler de ce que j'ai croisé tout au long de ces mois d'expériences. La vérité vraie quoi. 


Alors concrètement oui, pour la plupart des gens ça va se passer très bien. Je peux te citer des tas d'exemples de bébé qui auraient pu prendre cher et qui sont passé à travers les mailles du filet. 

Et tu vas me dire que tabac et drogue n'ont pas la même valeur et le même impact sur bébé. Tu as raison. Je ne vais pas parler de drogues dures d'ailleurs, j'ai trop peu d'expérience en la matière. Les bébés de toxicomanes doivent souvent avoir des traitements de substitution et j'avoue que je ne m'y connais pas du tout. 

En revanche tabac et drogues douces ont à peu près les mêmes effets à l'arrivée de bébé. 

Saches d'abord que fumer favorise la prématurité avec toutes les conséquences (difficultés respiratoires, immaturité, problèmes de développement éventuels, risque de mortalité...) qui s'y rattachent. Les bébés de mamans fumeuses sont souvent hypotrophes (plus petits que la moyenne). Après tout, c'est pas bien grave, un bébé petit ! 

Bon ok. 

En revanche il y a une chose qui est commune au tabac et à la drogue : la dépendance (et c'est bien pour ça que c'est si difficile d'arrêter !). Maintenant imagine toi passer de plusieurs cigarettes par jour (une broutille) à rien du tout. D'un coup. Du jour au lendemain. C'est dur hein ? 

Et bah c'est aussi dur pour bébé. On va pas lui mettre la clope au bec à la naissance. Pas de patchs de nicotine ni de chewing gum. Ni de cigarette électronique . Du coup il va faire un syndrôme de sevrage. Il arrive en moyenne à J2/J3 et il est généralement facilement reconnaissable (du coup, même si tu nous le dis pas, on va le savoir, nananère !).

A l'hôpital on utilise ce qu'on appelle un Score de Finnegan pour évaluer le syndrôme de sevrage. Cette échelle passe en revue tous les symptômes, du plus petit au plus violent, comme par exemple : 

Excitabilité, cris en continus, absence de sommeil, trémulations, hypertonie, hyperthermie, encombrement nasal, vomissements, difficultés d'alimentation...

Bon, ok, là c'est le pire du pire. 

En gros la plupart des enfants en sevrage sont des boules de nerfs très difficiles à calmer, qui passent leur temps à hurler et à gigoter, qui ont des difficultés à s'alimenter ou au contraire se goinfrent à s'en faire vomir et qu'on doit emmailloter/porter en permanence. 

Après, ça passe. Le plus souvent en quelques jours et au pire en quelques semaines.  

Petit arc en ciel dans ce monde de brute : il est - contrairement à ce qu'on pourrait croire - plutôt conseillé d'allaiter lorsqu'on fume. En effet, la nicotine passant dans le lait, ça permet de sevrer bébé plus progressivement (à condition de diminuer sa consommation) et de pouvoir ainsi limiter la casse. 

D'autre part, arrêter de fumer (quand on fume beaucoup) peut provoquer un stress tout aussi néfaste au bébé. Le mieux à faire est donc soit d'arrêter avant sa grossesse, soit de diminuer progressivement (et autant que possible) jusqu'à la fin.

Saches aussi que le tabac intervient dans la majoration des risques de mort subite du nourrisson. Mais là il faudrait que je te ressorte des chiffres et des études blablabla...

Voilà. J'espère n'avoir pas été trop méchante - ça n'était pas le but - mais que tu pourras faire tes choix en conséquence ou au pire, te préparer à ce qui risque de t'arriver pour ne pas tomber des nues la première semaine. 

Bon courage ! 

samedi 24 juin 2017

La néonatologie - dédramatiser l'équipement

(Article d'avril 2017)

C'est quoi tous ces fils ?!


C'est la première remarque qu'on a à tous les coups. C'est ce qui angoisse le plus les parents et parfois certains ne veulent pas prendre leur bébé dans les bras à cause de ça ! Alors que franchement, vous allez voir c'est pas sorcier. 

- les électrodes : 3 électrodes au niveau du torse, pour surveiller la Fréquence cardiaque et la fréquence respiratoire (le coeur et la respiration). La seule chose à faire, c'est vérifier qu'elles sont toujours bien collées au moment des changes, parce que la fréquence cardiaque d'un body ou d'un matelas c'est pas forcément follichon.

- la saturation : C'est un capteur qu'on colle aux pieds ou aux mains et qui permet de surveiller la saturation - le taux d'oxygène dans le sang - et le pouls. Ca se présente comme une petite bande collante reliée à un fil. Le capteur produit de la lumière rouge qu'on met sous le pied ou le poignet en général. On essaie de le changer de pied/main à chaque change car il peut provoquer des irritations sur le long terme.

Donc pas de panique tu vois, les fils même si tu les débranches en faisant une fausse manoeuvre, au pire ça va sonner un peu sur le scope. 

Mon bébé à besoin d'une aide pour respirer. 



C'est souvent le cas pour les bébés prématurés. Ils arrivent avec des petits poumons immatures, même si parfois les médecins ont le temps d'injecter du "surfactant" pour accélérer le processus (on dit qu'ils ont été "maturés"). Ils ont alors besoin d'une aide respiratoire qui normalement diminue au fil du temps.

1/ : L'intubation. Quand bébé est totalement incapable de respirer tout seul, on doit l'intuber. Pour cela, il doit partir en réanimation, afin d'avoir des soins spécifiques et une surveillance très importante. 

2/ : Les CPAP/PPC/Infant flow : plusieurs noms barbares pour un système relativement facile à comprendre. C'est la même machine pour les apnées du sommeil. C'est un système de ventilation à pression positive. C'est à dire qu'il insuffle de l'air sous pression à l'inspiration et/ou à l'expiration. Cela permet aux alvéoles des poumons de rester bien ouvertes. En gros on lui souffle littéralement dans les bronches. Pour de vrai. 

Concrètement on met un bonnet (ou un harnais) sur la tête de bébé sur lequel on accroche les tuyaux avec soit des canules, soit un petit masque. Généralement on alterne l'un ou l'autre pour éviter que le nez ne soit trop marqué. 

3/ : Le mélangeur : Quand bébé a les poumons bien développés mais qu'il n'arrive pas encore à engranger assez d'air pour être en forme, on le met sous mélangeur. C'est un système moins invasif qui permet de mettre sous le nez de bébé de l'air mélangé avec de l'oxygène. C'est le premier pas vers l'autonomie respiratoire. Pour le reste c'est le même système que les CPAP : masque ou lunettes.

4/ : Les lunettes à oxygène : C'est généralement à ce moment qu'on commence le sevrage. Quand bébé commence à pouvoir se débrouiller tout seul. On insuffle souvent de toutes petites quantités (0,1 ou 0,2l ). On instaure les sevrages par paliers (1h, 2h...). Si bébé tolère bien généralement on fini par garder l'oxygène pour la nuit ou les alimentations quand c'est plus fatigant pour lui de respirer. Et à la fin plus rien du tout ! 

J'espère que tu y vois déjà plus clair !


vendredi 23 juin 2017

Réussir son séjour en maternité

(article d'août 2016)

Bonjour à toi !!!

Maintenant que je suis de l'autre côté de la barrière, j'ai eu envie de te donner quelques conseils qui - selon moi - pourraient t'aider à passer un bon séjour en maternité ! 

1) - La valise, c'est important : 

Chaque maternité te propose une liste de ce qu'il faut amener et il y a des tas et des tas d'articles sur la valise de maternité, je ne m'attarderais donc pas trop dessus. Néanmoins voici quelques points importants : 

- On prévoit des vêtements chauds pour bébé. Même quand il fait 35 degrés dehors. ça parait étonnant pour beaucoup de parents, mais bébé ne régule pas sa température le premier jour. Canicule ne veut pas dire que bébé ne fera pas une bonne hypothermie dans la journée.

- On achète un thermomètre. Un tout simple, basique. On garde les frontaux et les auriculaires pour la maison. En mater on prend en axillaire (sous le bras) et très souvent alors un petit thermomètre à 5€ en pharmacie, c'est jamais perdu.

- On amène un stylo (merci Elsa) perle rare de la maternité, il te permettra de noter les têtées/biberons, changes et autres soins de cordon, très importants pour qu'on puisse faire le suivi de votre bout'd'cul ! 

- On prévoit tout ce qu'il faut pour sa toilette : des serviettes, une brosse à dent, du savon... ça ne parait rien mais l'hôpital ça n'est pas l'hôtel, à part du savon pour toilette intime, tu n'auras rien ! 

- Si tu as un tire-lait/bouts de sein/chauffe-biberon/biberons perso, n'hésites pas. Au moins tu seras sûre d'en avoir et ce sera comme à la maison, pas de mauvaise surprise.

- Tu peux ramener des protections hygiéniques pour toi, en sachant qu'il faut que ce soit des maxi. Normalement on t'en fourni en mater mais elles sont ENOOOOOORMES et franchement pas formidables pour se sentir femme à nouveau.

- Essaie de trouver des culottes filet aussi, dans la plupart des mater - restrictions obligent - une seule est fournie. Et on peut laver les culottes filet (oui oui) c'est pas l'idéal, mais un coup de savon dans le lavabo ça peut t'épargner des achats inutiles. 

Deux ou trois trucs vus chez les parents que j'ai trouvé une super bonne idée : une multiprise (carrément pratique pour avoir tout à portée de main), une glacière électrique (sérieux, c'est une trop bonne idée), un ventilateur en cas de canicule. Pense aussi à tes oreillers, coussins d'allaitement voire couvertures perso. On n'est jamais mieux servis que par soi-même. Les oreillers en plastique c'est pas hyper agréable. 

2) Si tu pouvais attendre l'auxiliaire... 

Je sais que souvent les multipares maîtrisent le sujet et n'ont pas envie de nous attendre. Mais il n'y a rien de plus désespérant que d'arriver dans une chambre où la maman t'annonce qu'elle a déjà donné le bain parce qu'elle ne savait pas si tu allais venir ou qu'elle ne voulait juste pas t'attendre. 

On le sait, que les multipares maîtrisent le sujet. Si tu tiens à faire le bain toute seule dès le premier jour, tu peux demander, normalement on ne dira pas non. Mais s'il te plait, attends-nous ! 

On est tenues de peser bébé (tout nu tout nu) tous les matins. Alors même si tu l'as rhabillé et bien emmitouflé après ton bain, on devra le déshabiller à nouveau ! Avoue que c'est dommage ! 

Et puis, on peut décider de ne pas donner le bain pour tout un tas de raison... la température, les examens prévus, l'état général de bébé...

Et dernier argument - mais non des moindres - le bain fatigue énormément les bébés. Souvent ils font grêve de la faim derrière pour récupérer. Et parfois, une sortie de mater se joue à une têtée/un biberon. Avoue que ce serait dommage de rester 24h de plus à cause d'un bain ! 

3) - L'hôpital c'est pas l'hôtel

Je sais, c'est dur. Je sais que tu viens d'accoucher et que tu aimerais qu'on soit aux petits soins pour toi. On essaie, vraiment. Mais tu sais, malheureusement tu n'es pas toute seule. Et si on ne répond pas tout de suite c'est sûrement qu'on est occupées ailleurs. On prend rarement des pauses et on se lève même quand on est en train de manger, alors crois-moi ce n'est pas de la mauvaise volonté ! On ne choisi pas les horaires pour changer les draps ou faire les bains, même si on essaie d'être le plus conciliantes possible (si tu veux attendre papa ou si bébé est au sein par exemple). 

Tu ne peux pas choisir ton menu tous les jours et la nourriture ne brille pas par sa qualité (on le sait, on la mange aussi). Saches tout de même que tu peux préciser si tu es végétarienne, diabétique, allergique ou que tu manges sans porc. 

Un conseil ? On demande au Papa, à la belle-doche ou à la mamie de ramener des trucs à grignoter. La bouilloire et la thermos de café peuvent devenir tes meilleurs amis ! 

4) - De la sonnette, raisonnablement tu useras

(Je sors Yoda quand c'est important). 

Alors attention, on ne te disputeras JAMAIS parce que tu sonnes trop. Enfin, normalement. On est là pour répondre à tes questions et on préfère que tu ne les gardes pas pour toi. Surtout si tu es primipare. En revanche, devoir se lever pendant qu'on mange pour entendre "oups, pardon, j'avais pas vu !", ça blase un peu. 

Et si par malheur un collègue à oublié sa présence en partant (la petite lumière verte qu'on allume en arrivant pour prévenir les collègues d'où on est) et bah on se tape un sprint dans le couloir parce que ça sonne en urgence. 

Un conseil :  Ne pas oublier de tenir la sonnette loin des enfants et faire attention à ne pas s'asseoir dessus, déjà ça serait top ! 


5) - On fait le tour de la chambre en partant

Mais vraiment TOUT le tour. Vraiment. Plusieurs fois.

Pense à ton chargeur de téléphone, on en ramasse au moins 5 ou 6 par semaines. Et si tu as stocké du lait maternel dans les frigos, pense à nous le demander, parce qu'on n'y pense pas toujours nous ! 

Un conseil ?    On ramasse tout ce qu'il y a dans la chambre (coton, couche, compresses) parce que de toute façon, pour des questions d'hygiène, ça part à la poubelle pour nous. Mais on laisse le matériel ! Sérieux, tu vas faire quoi d'un matelas à langer taille minipouce ? Et un bouchon de lavabo ça coûte presque rien hein, alors ne nous pique pas les nôtres ! (si, si, je t'assures, yen a qui partent avec !)

PS : On ne va pas se mentir, on adore les petites attentions. J'ai jamais mangé autant de célébrations et de quality street que ces derniers mois, mais un petit mot ça peut carrément mettre les larmes aux yeux... J'adore ce boulot et j'aime les mamans alors savoir que vous garderez un bon souvenir de votre séjour (si c'est le cas) ça aide carrément à continuer !

Bon séjour !!!


jeudi 22 juin 2017

Ces questions que tous les parents - ou presque - posent en maternité

(article de novembre 2016)

A l'époque je bossais en suite de couches (en maternité, donc) et j'avais remarqué que tous les parents posaient presque toujours les mêmes questions.

- Quid du cordon ? 


Aaaah le cordon. Ce truc infâme dont tout le monde à peur.

Donc en vrac : selon les protocoles et les maternités ça peut changer, mais on nettoie le cordon 3 fois par jour, à la biseptine en général. Non, on n'utilise plus d'éosine, parce que les parents avaient tendance à penser qu'un cordon tout rouge était signe d'un cordon propre et négligeaient le nettoyage. Les protocoles ont donc changé.

(j'ajoute qu'on peut tout de même mettre un peu d'éosine si le cordon peine à tomber, pour cela, mettez une ou deux gouttes sur un coton tige et passez le à la base du cordon).

Donc on nettoie le cordon - j'insiste sur le terme - on ne tapote pas, on n'effleure pas et - pire - on n'arrose pas copieusement de biseptine sans y toucher. Comme je dis aux mamans, si vous vous contentez de vous passer sous l'eau, vous n'êtes pas propre, il faut se savonner un peu hein. Pas besoin de frotter comme des fous, mais un bon passage avec une compresse de chaque côté du cordon tant qu'il y a le clamp et on insiste bien sur la base une fois qu'il est retiré. N'hésitez pas à utiliser un coton tige. 

Le clamp - la pince donc - est coupé à J2 en général. Ce n'est pas douloureux. 

Le cordon tombe en 15 jours tout seul et doit être nettoyé encore une bonne semaine après sa chute. 

Non, ça ne fait pas mal, il n'y a pas de terminaison nerveuse, c'est comme des cheveux ou des ongles. 

Oui, c'est dégueu. Mais croyez moi, quand c'est mal nettoyé c'est encore pire (des fois même ça pue) (je vous jure). 

Vous verrez, ça sèche vite et c'est moins pire après ^^

Enjoy ! 

- Quid de la perte de poids ? 


Un bébé perd du poids systématiquement. C'est physiologique. Quelle que soit son alimentation, quelle que soit la manière de faire, c'est le cas d'à peu près tous les bébés. Ce n'est pas votre faute. Et bébé n'est pas obligé de retrouver son poids de naissance pour sortir de la maternité. 

Si vous allaitez, ce n'est pas que vous n'avez pas de lait. Vous avez du colostrum les premiers jours et normalement ça suffit à bébé. En général la montée de lait arrive entre J2 et J3. Les seins se tendent, sont plus douloureux et bébé peut réclamer davantage. 

Pas la peine de gaver bébé non plus. Au biberon c'est entre 3 et 5 heures entre chaque alimentation. Si vous cédez à la tentation des moins de 3h vous prenez le risque que bébé ne prenne que de petites quantités, que son estomac ne soit jamais au repos et qu'il finisse par avoir mal au ventre. 

On tolère une perte de 10% du poids de naissance. Au delà de cette perte, si bébé est au sein et que la montée de lait est effective, on rapproche simplement les tétée. On peut demander à les voir et corriger si besoin la position. Si bébé s'endort au sein, n'hésitez pas à le mettre en body et à le stimuler. Attention, pas caresser - stimuler. Gratouilles, pas caresses qui endorment ! Si la montée de lait peine à arriver, la sage femme peut demander - avec accord de la maman - un complément systématique au biberon. C'est aussi un moyen de vérifier que bébé prend correctement au sein. S'il prend une toute petite quantité après le sein, c'est qu'il n'en a pas vraiment besoin. S'il boit 25 ou 30 ml ça peut être signe que bébé à besoin d'un peu plus pour l'instant.

Si vous avez une balance à la maison, vous pouvez également faire une pesée/contre pesée à chaque têtée (et on garde la couche) mais honnêtement je n'aime pas trop ce procédé qui nous rend accro à la surveillance et nous met, je trouve, plus de pression qu'autre chose. 

Avec un biberon, l'atteinte des 10% est rare. Il peut y avoir plusieurs causes, les glaires (voir ci-dessous), la fatigue, la mise en route qui du coup prend un peu plus de temps... C'est très rare tout de même et généralement en essayant d'augmenter les quantités de biberon et de bien respecter les 3h entre chaque biberon tout rentre dans l'ordre.


- Quid des glaires ? 


Sujet ragoûtant s'il en est. Les bébés avalent souvent beaucoup de liquide en sortant du ventre. Ils étaient auparavant aspirés systématiquement en salle de naissance, mais c'est une pratique qui tend à disparaître car jugée invasive. Une des conséquences de ce liquide avalé c'est ce qu'on appelle les "glaires". Concrètement ce sont des sécrétions un peu dégueu, souvent dans les marrons, que bébé met plusieurs jours à digérer. Ils peuvent les régurgiter ou les évacuer dans les selles. 

Les glaires peuvent aussi couper l'appétit des bébés (forcément j'ai envie de dire). Là encore, on ne se met pas la pression. Personnellement je suis plutôt de l'avis de laisser bébé au repos les premières 24h de vie s'il est plein de glaire.

Si bébé est prit de nausées après quelques succions, n'insistez pas. Et s'il vomit ne vous inquiétez pas (au contraire, il vaut mieux les évacuer !)

En cas de doute, la Sage-femme peut demander un dextro (ou hémoglucotest) - comme pour les diabétiques - pour vérifier son taux de glycémie (sucre dans le sang). La goutte de sang se prend au niveau du pied. Si le taux de glycémie est bon - au dessus de 0,45 - bébé n'a pas besoin d'être sucré. Il n'est pas en manque. Donc on le laisse digérer tranquille ^^

Le plus grand risque dans les glaires, c'est la fausse route. Mettez systématiquement le berceau en proclive - tête relevée - et redressez bébé à chaque régurgitation. Appelez au moindre doute. Les changements de teint sont rares et souvent bénins - même si très impressionnants - ils peuvent arriver ! 

Voilà pour aujourd'hui, 

A suivre ! 




mercredi 21 juin 2017

Migalhita - La petite miette

Migalhita (prononcez mi-ga-l-yi-ta) (en gros), ça veut dire "petite miette" en portugais. Ce nom, c'est le nom que ma grand mère donne à tous ses chats (on doit en être à Migalhita numéro 6, de mémoire) parce qu'ils sont petits quand ils arrivent (et ils fissent tous gros et gras comme des pâtés) (mais là n'est pas la question).  

Aussi petits qu'une miette. 

Et des petites miettes, j'en côtoies tous les jours dans mon métier : je suis auxiliaire de puériculture. Mes miettes à moi, elles sont arrivées trop tôt, trop vite ou trop mal en point. Mais rassures-toi, la plupart du temps on les retape et elles finissent par rentrer à la maison grosses et grasses comme des pâtés

Ce blog a pour but de partager mon expérience, de vous informer, de vous conseiller. Je ferai de mon mieux pour répondre à vos interrogations et vos doutes (et vous ne vous trouverez pas de cancer) (je fais mieux que Doctissimo). 

Je rappelle simplement que je ne suis pas médecin, que je n'ai pas la science infuse et que ne peux donner que des conseils "officiels" qui ne seront donc pas forcément toujours à votre goût. Chacun est libre de ses choix et de son mode de vie, l'important étant d'être bien informés et de pouvoir faire ses choix intelligemment ! 

En attendant des nouveautés, je vous prépare une série d'articles que j'avais déjà publiés sur un autre blog et qui pourraient vous intéresser. 

A bientôt, 

Prune.